A l’intérieur d’un espace temporel, l’existence d’un être suit un fil houleux qui lui est
propre et peut ne laisser transparaître que son aspect capricieux.
Dans le domaine de la création rien n’est laissé au hasard, et j’ai voulu que cette
présentation en soit le reflet.
Celle-ci est scandée par des textes. Ils ne sont certes pas là pour diriger les sentiments
vis-à-vis d’une sculpture en particulier ni limiter son univers, mais pour donner les clefs
que j’ai moi-même a posteriori découvertes, du cheminement que représente l’ensemble des œuvres.
Elles ne se succèdent pas précisément par dates. Elles sont présentées de façon à ce que la valeur
intrinsèque de chacune puisse nourrir l’ensemble des œuvres présentées puisque cette présentation
se veut plus qu’une simple présentation de sculptures une à une.


 Etre-
    Fauve
Il pourrait, il s’aime puissant et cruel, mais il sait ne pas être d’âme cannibale.
Acide dualité, il regarde le ciel, le corps meurtri de pesanteur.
Aurait-il à choisir ?
Ses yeux étirés reflètent l’abîme qui s’étire jusqu’à son âme et la noie de morbide.
Il est pitoyable, pauvre diable, il se pare de couleurs flamboyantes et voudrait être vif,
brûlant et dansant comme le feu.
Il se trouve rarement drôle. Sans cesse il ressent les yeux brouillés le sang glacé dans
ses veines de marbre, ce monstrueux carcan.
La nuit, l’être fébrile écoute,
  écoute le murmure presque imperceptible des dieux.
Il ne comprend pas très bien, il se laisse doucement enivrer par le tiède souffle de leur sagesse.
Il pensa même un court instant qu’il n’avait pas sa place sur terre, que sa vie serait sans cesse un
leurre, qu’il avait envie de rejoindre ces dieux qui frémissaient la nuit et frôlaient si voluptueusement son âme.


               Etre-Fauve



        Misère
 Nector

       L'Escalier
                                                                    
 Fut-ce sa propre existence qu’il sauva ou bien les dieux qui eurent pitié de cet être ignorant, il fit un rêve :

Il marchait dans un grand jardin ensoleillé, il était très gai, il sifflotait, il se sentait très léger.
A l’instant où il prit conscience de ce bonheur, une voix murmura suavement à son oreille : Désires-tu l’éternité ?
Au diable les impertinences, voyant passer une bien jolie femme, il répondit aussitôt sur un ton railleur : L’éternité ? Oui, mais avec elle.
La malédiction suivit impitoyablement son cours. Ils se retrouvèrent petit à petit seuls et difformes, jusqu’à devenir
deux monstres de pierre collés l’un à l’autre, torturés de douleur, dans un coin sombre et sale des cieux.
Quelques dieux passaient de temps en temps en ricanant, jusqu’au jour où l’un d’eux brandit une masse de métal.
Il se réveilla.

                L'Eternité?

Il suffisait de trépigner dans le sarcasme. Il regarda différemment ce qui l’entourait,
et s’aperçut qu’il n’était pas le seul sur terre à trembler de désir.

      Petite Fille

     La Dame Blanche
                                                 
 Ses sentiments n’apaisèrent qu’en surface son tourment. L’être se glaçait au passage du temps dans ses cheveux.
Il se sentait aspirer le soir vers l’horizon venté.


        Tristesse


                   Amis

L'Eclat d'azur ou  Petite Crevette ou Lassitude

        La Mue
       
           Attendez-moi
   
          La Danse
La soif le tenaillant depuis toujours lui laissait entrevoir au loin une source fraîche
et bienfaisante qui par instants l’éclaboussait.
Il ressentait plus violemment que jamais le tempérament guerrier de son âme.
Il devait se décider.

Il laissa à la croisée des chemins de tristes et stupéfaits démons.
Il se retrouva seul.
Il devait avancer, ne pas s’effrayer ; il avait confiance.
Il progressa face au soleil, contempteur de l’angoisse.

               Le Cavalier Nu



                Le Marcheur  

           La Fin du Tunnel
Sa respiration se fit de plus en profonde, régénératrice, porteuse de fraîcheur et d’océans.
Lorsqu’il frissonnait dangereusement à la tombée de la nuit, il faisait appel à la compassion et à la sagacité des dieux.
Les monstres débusqués n’avaient plus de pouvoir. Il se jouait d’eux, et de lui-même, et ne voulait plus un tel gaspillage.

                      Compassion

                        La main  

                           Sabbat

                        Bravo! 

                          Et voilà

                         Beurk!

   Myope très tôt le matin ou
  Autoportrait et gueule de bois


 Il fit un grand feu de joie de tout ce marasme.
La force lui venait de son recul et de sa vigilance. Il ne s’inquiétait pas.
Il allait pouvoir respirer pleinement le grand air qui s’offrait à lui, il allait
pouvoir lire à travers toute chose, et de ses découvertes, véritablement et sans fin, s’anoblir.


                     Au Bain







                                   Grand-Mère


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